Editorial du président Le pouvoir des mots. « En parlant, nous ne cherchons pas toujours à constater un état de fait, mais à accomplir quelque chose. » écrivait John Austin, philosophe anglais (1911-1960). Le langage permet à l’homme d’exprimer des pensées, pour ce faire il utilise des mots qui ont une capacité à agir sur la réalité voire ont une certaine magie. Pour Confucius, « si les mots ne sont pas ajustés, le langage n’est pas adéquat. » Reconversion vient du préfixe itératif « re » à nouveau et du latin « convertere » tourner ou changer complètement, faire passer d’un état dans un autre, convertir. La reconversion professionnelle se définissait comme une démarche visant à changer de métier ou de statut. Depuis quelques années, il y a de moins en moins de parcours professionnels linéaires marqués par deux temps principaux : l’entrée dans le monde du travail –« entrée dans la carrière »- et la sortie par retraite. De nos jours, le parcours professionnel est défini comme « une succession de positions professionnelles, une série de statuts et d’emplois clairement définis. » (Mazade 2009). C’est une suite de changements transitoires reliés par des transitions. D’où l’ajustement du langage à l’évolution du modèle social. Par exemple, le congé individuel de formation (CIF) a été remplacé, à compter du 1er Janvier 2019, par le compte personnel de formation de transition professionnelle (CPF) de la Loi Avenir Professionnel du 5 septembre 2018. La démarche qui vise à changer d’orientation pour aller vers un métier ou un statut sensé être plus épanouissant doit cependant toujours être murement réfléchi, surtout lorsqu’il n’y a pas de contrainte immédiate. Dans ce domaine il n’y a pas de moyens magiques. L’accompagnement, les échanges d’information, les témoignages sont indispensables. C’est une des missions du SAMA. Gérard DESMARIS Président du SAMA |
Le mot juste pour comprendre et se faire comprendre
Michel ROBERT, notre secrétaire général adjoint, a fait partager au Bureau sa judicieuse perplexité en découvrant cette annonce du Service Général pour l’Administration du Ministère des Armées (SGA) jointe à son relevé des frais médicaux de la Caisse Nationale Militaire de SS : VOUS ETES MILITAIRE, VOUS SOUHAITEZ EVOLUER VERS UN EMPLOI CIVIL (FIN DE CONTRAT, RETRAITE, PROJET PERSONNEL, ETC.) DEFENSE-MOBILITE PEUT VOUS AIDER A PREPARER VOTRE TRANSITION PROFESSIONNELLE. ”J’ai du m’y reprendre à deux fois, écrit-il, pour comprendre que mobilité = reconversion ou transition professionnelle”.
Bernard LEFEVRE, président d’Honneur fort avisé, connaît le parcours et son aboutissement et ses explications montrent l’importance d’user du mot juste pour comprendre et se faire comprendre. Il écrit : “M’étant beaucoup penché sur cette reconversion des militaires, voici quelques précisions sur cette terminologie et sur l’action du SAMA en ce domaine. En 2006, chaque armée avait un service dédié à la Reconversion, ce qui faisait un peu désordre pour un éventuel employeur, susceptible de recevoir des représentants de chacun d’eux dans le même but. Il a donc été décidé (nous y sommes personnellement pour quelque chose…) de monter une Agence unique et de placer la reconversion dans un sens très positif, celui de la réalisation d’une nouvelle étape de carrière et non celle d’un échec professionnel, d’où le terme de mobilité et non de reconversion. Je passe sur les nouvelles contraintes qui obligent ainsi le militaire désireux de passer à une nouvelle étape professionnelle à s’insrire obligatoirement à une Agence pour l’Emploi (démarche plutôt humiliante).
En ce qui concerne l’action du SAMA en ce domaine, notre Syndicat s’est plutôt manifesté au niveau du Service de Santé des Armées (SSA) qui lui a demandé à l’époque d’être son Agence officielle pour la reconversion suite à la sortie de la 2e édition de son Guide, financée par le SGA et dédicacée par le Directeur central du SSA.
En échange, ce Guide devait être remis à chaque candidat au départ, ce qui s’est fait dans certains cas, pas systématiquement hélas, vu la réticence de certains ”sous-fifres” (puissances de l’Administration n’adhérant pas aux décisions du Chef) ! Il nous a été promis dix fois de faire connaître le SAMA au sein du SSA lors de rencontres directes à l’occasion de réunions mais cela est toujours resté hélas lettre morte… Plusieurs articles ont été faits dans ”Actu-Santé”, le journal du SSA.
Dans la pratique, du temps où il y avait des permanences du SAMA rue de Tocqueville (Zimmer ou moi-même), il était habituel de recevoir des camarades concernés par cette problématique. Actuellement, faute d’offres, il n’y a plus de candidats et je le regrette : c’est peut-être quelque chose à relancer. Je réponds encore aux trop rares sollicitations. Probablement que je ne suis pas le seul. Je crois qu’on pourrait faire mieux”.
Bernard LEFEVRE ajoute que ce serait une excellente idée de refaire une présentation du SAMA aux médecins d’active par “Actu-Santé” (qui est lu par tous les membres du SSA et dont il existe une version électronique facilement consultable sur “actu santé ssa” ou “actu santé ministère des armées”) ; c’est une demande à faire au nouveau DRH, le Pharmacien Général Gilles GRELAUD, lors d’une prise de contact prochaine. Il suggère aussi de relancer les réunions régionales et souligne enfin que “le travail en cours de refonte du Guide, à laquelle notre Président s’est attelé, doit être notre priorité”.
Michel ROBERT complète par des remarques intéressantes :
- “A noter dans le dernier n° 2019 d’Actu Santé pp. 46 et 47 consacrées à la Communication. Elle s’est nettement améliorée avec des fiches techniques des métiers du SSA mais aussi, oh surprise, l’ouverture d’un compte sur Linkedin dans le but de recrutement. Peut-être une piste à creuser pour le SAMA ?
- On y apprend également que le SSA est sur la plateforme Remplafrance, c’est dire la problématique de la DRH en la matière.
- Enfin, pour compléter ce sujet, je reçois à mon domicile sous l’intitulé “cabinet du Dr ROBERT”, une information publicitaire avec proposition d’abonnement à GPS Santé (concurrent ou analogue de Doctolib). Que fait-on de la protection des données personnelles ? Il est vrai que dans le secteur marchand on se fait ouvrir les portes facilement ! ”.