Edito du Président Cher(e)s camarades, Depuis plusieurs mois des groupes djihadistes multiplient les attaques dans la vaste zone sahélienne. Ils entretiennent une insécurité chronique pour les populations et infligent de lourdes pertes aux armées locales qui sont amenées à abandonner leurs positions. Notre jeune camarade Marc Laycuras est mortellement blessé par un engin explosif lors du passage de son véhicule. Malgré les soins prodigués par les équipes médicales présentes sur le terrain, il décède le 2 avril 2019. Le 25 novembre 2019, 13 militaires français périssent dans le crash de deux hélicoptères en intervention en conditions particulièrement difficiles. Le dispositif Barkhane suscite de plus en plus d’interrogations tant en France qu’au sein des opinions publiques africaines. Vers un enlisement ? La France trop seule ? Pas de garantie de succès même avec un puissant engagement international ? Un journal guinéen résume bien le dilemme : « la France, amie de dirigeants souvent en déliquescence avec leurs peuples, a besoin du soutien et de l’adhésion de ces mêmes peuples ». Une clarification et un coup de fouet étaient nécessaires. Le 13 janvier dernier, lors du sommet du G5 Sahel à PAU les six présidents présents ont convenu de définir un nouveau cadre d’intervention de leurs armées. Le Président français porte à 600 le nombre de soldats supplémentaires alloués à Barkhane.« L’essentiel des renforts sera déployé dans la zone dite des trois frontières » (Mali, Burkina Faso, Niger) ; « Une autre partie de ces renforts sera engagée directement au sein des forces du G5 Sahel pour les accompagner au combat » », a indiqué dimanche 2 février un communiqué de la ministre des Armées. Par ailleurs le Charles de Gaulle rejoint la Méditerranée orientale. Pendant un mois, “il renforcera la participation de la France à la lutte contre le terrorisme au sein de l’opération Chammal, composante française de la coalition internationale contre Daech”. Une augmentation des effectifs en opération signifie une augmentation du soutien santé, alors même qu’il est déjà sollicité à l’extrême. Il manquerait une centaine de médecins selon un rapport sénatorial. Pour la Directrice centrale du SSA, cela a une conséquence négative sur la fidélisation du personnel, « usé prématurément », mais aussi sur la préparation opérationnelle et la formation continue. Le SSA a besoin de médecins d’active mais aussi de réservistes et de médecins contractuels. Tous ont vocation à rejoindre un jour le SAMA. Encore faut-il se connaître les uns et les autres. En octobre 2019, mon ami le MGI Pierre LECUREUX, alors Directeur de la médecine des forces, la DMF installée à Tours en septembre 2018, m’avait d’emblée promis d’expliquer le positionnement et la fonction de cette nouvelle structure à nos adhérents. Je remercie le Lieutenant Vincent MOULAY, son officier communication, pour la rédaction de cet article et les photos. Bien amicalement. Dr Gérard DESMARIS |
LE SOUTIEN SANTÉ DES FORCES FRANÇAISES EN 2020
La composante « médecine des forces » du service de santé des armées (SSA) assure le soutien médical de proximité des forces armées et de la gendarmerie nationale. Soumis à une forte sujétion opérationnelle, elle est engagée dans une démarche qualité intégrant l’innovation et le développement de la numérisation, afin d’améliorer les conditions de l’exercice professionnel et de développer l’attractivité de la médecine des forces, enjeu majeur pour la fidélisation des ressources humaines et le recrutement.
La tête de chaine de cette composante est la direction de la médecine des forces (DMF), autorité organique sur les 16 centres médicaux des armées (CMA), sur 3 chefferies du service de santé (pour la force d’action navale, les forces sous-marines et les forces spéciales) et sur le service de protection radiologique des armées (SPRA). La DMF est également l’autorité technique des 8 directions interarmées du service de santé implantées outre-mer.
Les principales missions de la DMF sont les suivantes :
- Préparer le soutien médical opérationnel de 1er niveau.
- Organiser le fonctionnement des établissements de santé au contact des forces armées et de la gendarmerie.
- Faciliter et sécuriser les pratiques relatives à l’activité médico-militaire, notamment à travers le déploiement d’Axone, le projet de digitalisation, au sein des antennes médicales.
Le directeur de la médecine des forces est le médecin général inspecteur Jean-François BOIN depuis le 13 décembre 2019.