Ou allons-nous ?
Mes chers camarades,
Vous comme moi et moi comme les autres, nous avons trop souvent le nez dans le guidon de notre vélo : occupés à pédaler pour avancer, nous ne voyons plus ni l’arrivée, ni le bord de la route.
Vous avez bien saisi la parabole : les efforts quotidiens, les soucis de tous ordres peuvent nous faire oublier notre environnement par un « effet tunnel » comme diraient les pratiquants du tir.
Si nous prenons un peu de hauteur nous verrons une route encore incertaine, voire menaçante, devant nous :
– attaques contre l’Armée en général et le Service de Santé des Armées en particulier, coupables d’exister et de coûter, moins présentables ou valorisants médiatiquement que les ONG mais encore une fois servant de variable d’ajustement bien pratique aux grands budgets nationaux ; les mammouths – Education Nationale, Sécurité Sociale, Collectivités territoriales,…- seront préservés, mais espérons qu’il y aura suffisamment de militaires d’active disponibles pour animer les futures cérémonies du 11 Novembre !
– attaques contre les médecins ex militaires, qui osent continuer à travailler et à faire valoir leurs droits, mêmes symboliques : un tel parcours atypique est vite catalogué comme suspect par les différents organismes qui nous encadrent, et les chicaneries et vexations s’ensuivent tout naturellement.
– attaques contre nos anciens et par ce biais contre nous tous avec un procès aussi bien de mémoire que d’intention ou de nostalgie dénommé « Dérives de la médecine coloniale ».L’épidémie Ebola soulève moins l’indignation de nos journalistes contre les acteurs et décideurs politiques dans cette tragédie qui se passe maintenant !
– défaut de défense : sans porte parole officiel les anciens médecins militaires se défendent comme ils travaillent, de manière individuelle insuffisamment organisée. Même médecin respectable vous n’êtes plus sur un piédestal, c’est à vous d’aller chercher le podium en construisant votre carrière de manière éclairée ; des valeurs aussi sûres que le Val de Grâce ou les pensions de retraite peuvent vaciller.
Soyons lucides, il faut être regroupés et bien savoir sur qui compter en cas de difficultés. Vous comptez sur le SAMA et vous avez raison ! mais le SAMA doit pouvoir compter sur vous :
Nous risquons l’éclatement du peloton, et toujours pour les mêmes mauvaises raisons : pas assez de nouveaux membres actifs et des cotisations impayées. Partiriez-vous sans huiler la chaîne de votre vélo en vous disant qu’il y aura toujours un coureur devant ou derrière pour vous dépanner sur la route ? Cette route est fort longue jusqu’à la retraite définitive …
Alors pédalons et avançons sur La route que nous avons choisie, soyons fiers du chemin déjà parcouru et des étapes avalées, ouvrons nos yeux sur les trous devant le guidon mais aussi sur le public autour de nous, repérons les chauffards qu’il faut remettre à leur place (dans le fossé !) et attachons nous à rester dans un peloton bien groupé.
Soyons unis !
Bonne lecture, et meilleurs vœux 2015 à vous et à vos proches
Dr François CHASSAING
Président du SAMA
Et Dr François DAVID
Secrétaire Général du SAMA