LE SAMA 43 ANS PLUS TARD ET 100 NUMEROS PLUS LOIN

Par Bernard Lefèvre, Président d’honneur

A raison d’une moyenne de 2 à 3 numéros par an, notre lettre du SAMA représente,
outre une mémoire de notre activité, le travail considérable de plusieurs équipes qui
se sont successivement penchées sur le sort et l’avenir des médecins des armées
depuis plus de 40 ans.

Est-ce une oeuvre corporatiste pour autant ? Autrement dit, nous sommes nous
repliés sur nous même pour défendre nos simples intérêts ? S’il en était ainsi, tous ces
efforts pourraient paraitre bien dérisoires.

En fait à travers ce regard sur l’avenir de notre métier, nous avons toujours su le mettre dans une perspective moins égocentriste, et le replacer dans l’évolution du monde militaire d’un côté, et dans celle du monde médical de l’autre.

C’est ainsi que nous sommes devenus des références dans ces deux domaines, et la reconnaissance qui nous en a été officiellement manifestée, au travers de nos postes au sein des organismes officiels et professionnels notamment, en est la belle illustration.

A titre personnel, ma présence au sein du SAMA comme vice président en 1997, comme président de 1998 jusqu’en 2011, et président d’honneur depuis, le SAMA représente pour moi, vous pouvez l’imaginer, plus qu’une organisation syndicale mais un lieu de rencontres et d’échanges avec des femmes et des hommes de grande qualité dont je voudrais saluer l’implication, le désintéressement, la rigueur et aussi l’amitié. Sans eux, et tout particulièrement sans Christine, notre mémoire vive, il n’y aurait jamais eu de journal, dont on sait qu’il fait le lien entre ses membres mais aussi avec les camarades qui ne l’ont pas encore rallié pour des choix personnels ou des raisons administratives réglementaires.
A l’heure de la médiatisation « tous azimuts », nous avons besoin de poser nos idées, de les méditer pour ne pas disperser nos énergies et travailler ensemble dans le même sens : rien ne vaut alors le papier, l’écrit réfléchi qui est source d’interrogations et de remises en cause.
Reprenant le fil de l’histoire du SAMA, nous pouvons constater combien il a fallu d’imagination, d’adaptation et de persuasion pour tous ceux qui se sont investis dans notre démarche solidaire pour faire admettre, reconnaitre et apprécier par l’institution militaire et ceux qui l’ont servie notre organisation « syndicale » , dont le seul mot était d’emblée une source de malentendu, pour ne pas dire de conflit.
La grande histoire nous a contés que ce mouvement est né au 19e siècle au travers de confrontations violentes avec le bras armé des différents exécutifs : pourtant le temps a fait son oeuvre et c’est désormais un droit de l’homme que de pouvoir s’exprimer. Nous en sommes un « fer de lance » dans notre milieu professionnel : cela nous donne une responsabilité supplémentaire non seulement pour nos camarades mais aussi pour l’ensemble de la communauté militaire qui suit attentivement nos actions à l’heure où vont se mettre en place les associations professionnelles nationales de militaires.

Numéros, c’est donc comités de rédaction faits trop souvent dans la solitude du seul
rédacteur, concepteur, maquetteur quand il n’était pas en plus distributeur…La trop petite communauté qui s’est chargée pendant toutes ces années de ce service aura besoin dans l’avenir de la créativité de nouveaux talents et de nouvelles plumes : c’est à ce prix que nous reflèterons la qualité de notre engagement au moment où de nombreux camarades quittent le service et vont affronter l’angoisse d’une transition de carrière pas toujours évidente.

Parions qu’au numéro 200 une jeune équipe dynamique informatisée sortira mensuellement le résumé de nos «Tchats », sans avoir à se préoccuper réellement du contenu des articles : ce sera davantage coller à la réalité et probablement mieux répondre à la demande immédiate. Sera-ce pour autant mieux répondre aux vrais besoins ?

Ne devons nous pas au contraire réagir à certaines réalités trop vite acceptées et responsabiliser nos adhérents ?

Voilà qu’à nos préoccupations de responsables syndicaux s’ajoutent bien celles d’éditorialistes : un autre métier qui nécessite un panel de qualités que l’on retrouve finalement régulièrement chez nombre de médecins des armées, spécialistes de l’adaptation en tous genres et en milieu extrême, fiers de leur éthique tournée vers le service des autres…

La porte est ouverte aux volontaires….

Bon anniversaire à notre « lettre du SAMA », une belle centenaire !