LES VŒUX DU PRESIDENT ET DES MEMBRES DU BUREAU ET DU CA

18/01/21

Edito du Président du 18/01/2021

Chères et chers camaradesNous sommes entrés dans la deuxième année de la pandémie de Covid-19 et tentons de faire face à ses vagues meurtrières successives. En cette mi-janvier le couvre-feu a été avancé de deux heures et généralisé à tout l’Hexagone en espérant éviter un nouveau confinement dur. L’apparition de variants du virus originel, a priori plus transmissibles, inquiète. Le britannique VOC 202012/01 a déjà été retrouvé dans 50 pays, le sud-africain 501Y.V2 recensé dans 20 pays et récemment un nouveau variant  « amazonien ? » a été identifié au Japon sur quatre personnes en provenance du Brésil.La vaccination débutante donne l’espoir d’un contrôle de la crise sanitaire dans quelques trimestres. L’émulation et la coopération entre instituts, laboratoires, start-up ont permis la mise au point de vaccins efficaces et sûrs en un temps record. Cependant, mi-décembre, la France était le pays le plus réfractaire à la vaccination 56% des français n’envisageaient pas alors de se faire vacciner contre la Covid 19. Aujourd’hui, mi-janvier, un sondage indique un renversement de tendance, c’est heureux au pays de Pasteur. La crainte d’effets secondaires après une mise au point très rapide explique une grande partie des réticences, ce qui se comprend. Une partie de la défiance a pour origine les campagnes de vaccination contre l’hépatite B des années 90, vaccin à l’époque incriminé dans l’apparition de scléroses en plaque. La campagne vaccinale contre la grippe H1N1 en 2009 a aussi semé la confusion dans l’opinion publique. Une partie de la population reste persuadée que la campagne de vaccination sert à enrichir l’industrie pharmaceutique dans le cadre d’une collusion avec le Gouvernement. En cause, les théories conspirationnistes sur l’origine de l’épidémie et sur les vaccins qui circulent sur les réseaux sociaux. Le succès du documentaire « Hold Up » en atteste. Les réseaux sociaux ont changé la politique. Massification et dérèglementation de l’information auraient aussi des effets sur le cerveau humain et sur notre manière de débattre écrit Gérald Bronner- sociologue membre de l’Académie nationale de médecine-dans son livre « Apocalypse cognitive ». Nous aurions une tendance naturelle à privilégier les contenus les plus clivant, les plus simples et les plus violents, au détriment des plus nuancés propices aux compromis. Il y a là un grand défi pour les années à venir.Si les armées françaises ont pour l’instant été peu mises à contribution dans la campagne débutante de vaccination contre le Covid-19, elles ont assuré le transport de super-congélateurs outre-mer et des 30 000 premières doses de vaccin en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie. Quatre spécialistes de la logistique ont été détachés au ministère de la Santé.La médiatisation de la vaccination a éclipsé les recherches sur les traitements, notamment le repositionnement d’anciennes molécules comme l’ivermectine ou la nitazoxamide ; c’est dommage.Les gestes barrières resteront longtemps encore nécessaires. Le port du masque n’est plus uniquement obligatoire dans les espaces clos mais aussi aux abords des écoles, dans certaines rues très fréquentées, et même dans des villes entières comme Paris. Nous ne retrouverons sans doute jamais plus le monde d’avant, nous ne pouvons qu’espérer un monde d’après crise plus vivable socialement parlant.Une pandémie se nourrit toujours de la misère et du désordre du monde. Ce sont malheureusement des maux en pleine expansion.Depuis des décennies, les armées françaises interviennent pour maintenir un certain ordre, sous pavillon ONU, UE, OTAN ou national. Aujourd’hui, l’épicentre militaire de la crise dans la bande sahélo saharienne se trouve au Liptako Gourma, aux frontières du Mali, du Niger et du Burkina Fasso, zone abandonnée par ces états africains. Trois groupes terroristes distincts sont en rivalité pour son contrôle. Les djihadistes laissent faire les trafiquants d’armes, de drogue, de carburant, de médicaments, en prélevant des taxes ou une part de la marchandise. La moitié des militaires français tués en OPEX depuis 2013 l’ont été dans cette zone, dont le jeune médecin Marc Laycuras en 2019. Nous pensons bien sûr fortement à eux. De nouveaux véhicules blindés légers vont être livrés, mais face à 40 kg d’explosif le meilleur VBL ne peut protéger ses occupants. La détection des engins explosifs improvisés IED pourrait être améliorée avec l’utilisation de radars pénétrateurs de sols.Les militaires et leur famille sont, comme la population générale, touchés aussi par la Covd-19 ; de nombreuses et intéressantes mesures ont été prises. Je vous invite à les consulter sur le site https://www.defense.gouv.fr/actualites/articles/ministere-des-armees-covid-19. La crise sanitaire impacte fortement l’activité opérationnelle qui devrait revenir à un niveau satisfaisant en septembre d’après l’état major.La crise sanitaire a des répercussions politiques sur le calendrier des réformes. La fermeté sur les dossiers régaliens comme la sécurité globale est affirmée, le projet de loi sera examiné dans les prochaines semaines. Le projet de loi « climat » sera défendu au printemps. En revanche le report au prochain quinquennat de l’emblématique réforme des retraites est acté. Cependant, Bruno Lemaire, Ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, réaffirmait la nécessité de cette réforme qui fusionnerait tous les régimes en un seul. Du coup la réforme devrait devenir un sujet pour la présidentielle.Le Haut Comité d’Evaluation de la Condition Militaire dans son 14 ème rapport, de juin 2020, intitulé « Les pensions militaires de retraite, finalités, état des lieux, enjeux d’une réforme » fait part de ses réflexions. Je vous joins une synthèse de cet épais document qui met en relief les points qui pourraient avoir des effets bénéfiques et ceux qui pourraient être négatifs. Il formule des recommandations qu’il conviendra de soutenir lorsque le projet de réforme viendra en discussion au Comité Permanent des Retraités Militaires CPRM. Il s’agira en particulier de maintenir la spécificité des pensions militaires qui ne sont pas qu’une assurance vieillesse mais aussi un outil de gestion des ressources humaines des armées qui permet de régénérer les forces et de conserver leur jeunesse relative. Le Haut Comité souligne qu’en assumant les neuf dixièmes du régime des pensions militaires, l’Etat ne finance pas tant un déficit qu’une politique de défense. Je vous demande de bien vouloir me faire part de vos commentaires.Le Médecin général des armées Philippe Rouanet de Berchoux, nommé directeur central du service de santé des armées à compter du 31 octobre 2020, a favorablement répondu à la demande d’entretien avec le SAMA formulée par notre secrétaire général. Notre présence au CPRM doit être un atout important pour le SSA en vue de faire remonter des messages hors chaîne institutionnelle directe. Plus nous serons nombreux, plus nous seront entendus. C’est pourquoi il est capital aujourd’hui d’enrayer la chute naturelle de nos effectifs. Nous n’avons plus la ressource humaine nécessaire, déjà pour gérer au jour le jour le syndicat et encore moins pour participer à des études et faire des propositions en tant que syndicat. Le devoir de mémoire, partagé avec les associations, est important mais pas suffisant. Au-delà de la ressource humaine, la ressource pécuniaire s’amenuise et devient problématique. Mon (votre) assistante dévouée part en retraite dans six mois. Notre bail au GOMED se termine en 2023. La revitalisation du SAMA sera le thème de réflexion primordial de notre AG qui se tiendra en principe le 27 mars prochain. Avons-nous tout tenté pour attirer de nouveaux adhérents ? Faut-il modifier nos statuts pour recruter au-delà des anciens médecins militaires de carrière ?Je vous adresse, ainsi que les membres du Bureau et du C.A. du SAMA, à vous-même et à vos proches, tous nos vœux en espérant que  l’année 2021 sera meilleure que celle que nous venons de connaître.
Gérard DESMARIS
Président du SAMA      

LA NEWSLETTER DU SAMA 

Covid 19 : 2021, année vaccinale !
Pierre SALIOU
Professeur agrégé du Val-de-Grâce, 
Ancien Directeur médical de Pasteur-Vaccins
Administrateur du SAMA
 
En avril 2020, dans cette même « Newsletter », en plein premier confinement, j’écrivais qu’il serait miraculeux que le virus SarsCov2 disparaisse spontanément et que c’était la raison pour laquelle la recherche vaccinale était si active. J’ajoutais : « À terme (un ou deux ans, pas avant), seul un vaccin efficace devrait nous protéger de ce nouvel ennemi ».
Ma première prédiction était bonne… mais pas la seconde et je m’en réjouis ! 
En effet, dès la fin du mois de décembre, à peine un an après le début de la pandémie, le vaccin mRNA de Pfizer/BioNtech a été enregistré en Europe pour les personnes à partir de 16 ans, suivi début janvier par celui de Moderna.
C’est vraiment une grande chance de pouvoir bénéficier si rapidement de vaccins aussi efficaces dans un laps de temps aussi court !
En fait, depuis une dizaine d’années déjà, plusieurs laboratoires dont BioNtech et Moderna, travaillaient sur cette technique innovante du mRNA qui s’était révélée très immunogène, pour la mise au point de vaccins contre d’autres virus (Zika par exemple). Ils l’ont immédiatement appliquée avec succès au SarsCov2. Quant aux études d’efficacité de ces nouveaux vaccins, elles ont bénéficié de la forte incidence de la covid19 pour aboutir si vite. Leur bonne tolérance montrée pendant le développement clinique est actuellement corroborée par plus de 2  millions de doses administrées dans le monde.
D’autres vaccins développés selon d’autres techniques suivront en Europe. Les dates ne peuvent être précisées (à part celui de Astra Zeneca, déjà autorisé au Royaume Uni, qui ne devrait pas tarder). Beaucoup d’aléas pèsent sur le développement des vaccins sans que l’on puisse jeter l’anathème sur les laboratoires !
Aujourd’hui, mi-janvier 2021, compte tenu de l’évolution de la pandémie, il est évident que seule la vaccination la plus large possible permettra de la contrôler et, à terme, de nous affranchir des gestes barrières et des diverses restrictions que nous subissons. Nous pourrons alors reprendre une vie normale. Ce n’est pas encore pour demain !
L’objectif final est évidemment d’atteindre une couverture vaccinale la plus universelle possible qui puisse interrompre la transmission et donc la circulation du virus. On en est encore loin. En effet, si les vaccins disponibles sont extrêmement efficaces pour prévenir les cas cliniques de la maladie, formes graves incluses, les données sont encore insuffisantes pour savoir avec certitude s’ils empêchent l’implantation du virus au niveau du tractus respiratoire supérieur et donc, s’ils sont efficaces contre les formes asymptomatiques. 
Compte tenu de l’état des connaissances…et du nombre de doses de vaccins à notre disposition, la stratégie de vaccination retenue en France qui est d’ailleurs pratiquement la même dans tous les pays européens, est la bonne. Avant tout, l’objectif de la campagne est de sauver des vies. D’où la vaccination prioritaire des personnes les plus à risque de contracter des formes graves pouvant être mortelles : non seulement les personnes âgées vivant en EHPAD mais aussi toutes les personnes de plus de 75 ans ainsi que les sujets présentant des co-morbidités. Rapidement, la mortalité due à la covjd 19 devrait diminuer très significativement. 
Bien sûr, la vaccination du personnel soignant est également capitale et l‘idéal serait de vacciner tout le monde sans limite d’âge, 
Cette campagne de vaccination qui débute sera évidemment tributaire du nombre de doses reçues. Il faut espérer que l’approvisionnement en vaccins sera conforme aux prévisions.
Concernant la logistique, la conservation des vaccins à température négative ne facilite pas la tâche. Mais elle ne devrait pas être insurmontable dans un pays comme le nôtre !
J’ajoute deux commentaires :
L’estimation totale du nombre de doses disponibles pour le monde entier en 2021 est de 5 à 6 milliards au maximum. A la fin de l’année nous serons donc encore loin de la vaccination universelle.
Point très positif en France, depuis le début de l’année, le nombre « d’hésitants à la vaccination » semble fondre comme neige au soleil ! Ils commencent à comprendre que le vaccin sera la meilleure façon de « nous en sortir » 
Que chacun d’entre nous puisse se faire vacciner dès que possible, c’est le souhait que je formule en début d’année !